Dans cette interview avec Nicolas, Rahya se confie sur sa vie intime et ses relations avec des hommes plus jeunes. Pour elle, sortir des conventions est avant tout une quête de liberté, un cheminement personnel qui l’a menée à briser les étiquettes pour vivre selon ses propres règles. Avec franchise, Rahya aborde sa vision de la vie amoureuse, libre de tout compromis.
Nicolas : Rahya, la première fois que vous avez été qualifiée de « cougar », comment avez-vous réagi ?
Rahya : Honnêtement, c’était un mot presque étranger pour moi. Je le trouve péjoratif et stéréotypé, car il tend à sexualiser et caricaturer ces femmes. Si le terme est toujours compris et encore utilisé, il est un peu dépassé. Je suis seulement une femme de quarante-huit ans, en relation avec un homme de vingt ans mon cadet. Quand je parle de mes choix amoureux, je préfère parler de liberté, de plaisir et de partage plutôt que de catégories imposées par la société.
Nicolas : Qu’est-ce qui vous attire chez les hommes plus jeunes ?
Rahya : Leur spontanéité, leur énergie et leur curiosité envers la vie… Ils apportent une légèreté et une fraîcheur que je ne trouve pas dans des relations plus conventionnelles.
Vers la quarantaine, je me suis rendu compte que j’étais prête pour un amour plus léger et spontané, moins influencé par les attentes sociales. Et je dois dire que ces relations m’ont apporté un souffle nouveau, une énergie que je n’imaginais pas possible.
Avec eux, il n’y a pas ce poids de la routine ou de la pression de se conformer à une idée préconçue de la relation amoureuse.
Les jeunes hommes sont souvent moins ancrés dans des habitudes et plus enclins à l’aventure. Ils voient les choses avec un regard neuf, là où j’ai tendance à analyser ou à anticiper.
Leur énergie me nourrit autant que mon expérience les aide à mûrir.
Nicolas : Vous parlez de légèreté et de spontanéité. Pensez-vous que ce sont ces qualités que les jeunes hommes recherchent aussi chez vous ?
Rahya : Oui, je le crois. Je pense qu’ils apprécient une femme qui sait ce qu’elle veut, qui ne joue pas de rôle et ne cherche pas à rentrer dans des cases. Je n’ai pas besoin de prétendre être quelqu’un d’autre, et ça, c’est une liberté inestimable. Cette authenticité, je crois que les hommes plus jeunes y sont sensibles. Ils viennent à moi en sachant que je suis moi-même, sans masque, et c’est une liberté que j’aime offrir et recevoir en retour.
J’aime m’habiller comme je veux, exprimer mes désirs sans complexe, sans avoir à me demander si cela va plaire ou non. Les jeunes hommes apprécient cette assurance, car elle contraste souvent avec ce qu’ils ont vécu avec des femmes de leur âge. Et j’avoue que la passion qui en découle est parfois difficile à retrouver ailleurs.
Nicolas : Pourtant, certaines personnes pensent que les femmes de votre âge fréquentant des hommes plus jeunes cherchent surtout à combler une sorte de vide ou à repousser le vieillissement. Qu’en pensez-vous ?
Rahya : Ce sont des préjugés qui pèsent lourd, c’est vrai et vivre une relation avec un homme plus jeune n’est pas sans défis. Beaucoup pensent que je crains de vieillir ou que je cherche à combler un manque. Certains de mon entourage n’ont pas hésité à me dire que c’était une « folie passagère » et qu’il finirait par me quitter pour une plus jeune. Mais j’ai appris à ignorer ces commentaires. Il m’a fallu du temps pour expliquer à mes proches que mon choix ne découle pas d’une crise, mais d’une envie sincère de vivre des expériences différentes comme je l’entends, sans me soucier des conventions. J’aime l’idée de l’amour sans barrières, sans compromis sur l’âge ou les attentes.
Nicolas : Y a-t-il eu des moments difficiles dans vos relations à cause de ces préjugés ?
Rahya : Absolument. Au début, il y a eu de la résistance, même dans ma propre famille. Ma mère, par exemple, pensait que je traversais une « crise de la quarantaine ». J’ai dû leur expliquer que ce n’était ni une crise ni un besoin de validation, mais un choix conscient. Et bien sûr, il y a toujours les regards des autres, surtout la première fois qu’on m’a vue avec un partenaire plus jeune. Mais avec le temps, j’ai appris à ne plus me laisser atteindre par ces jugements.
Nicolas : Vous parlez souvent de liberté et d’indépendance. Quelle place prennent ces valeurs dans vos relations ?
Rahya : Elles sont fondamentales. J’accorde beaucoup de valeur à l’indépendance, aussi bien la mienne que celle de mon partenaire. Avec un homme plus jeune, il est plus facile de maintenir cet équilibre, car souvent ils n’ont pas les mêmes attentes de stabilité que des hommes plus âgés. Cela nous permet de vivre ensemble sans se sentir étouffés.
Les hommes que je fréquente savent que je suis là par choix, non par besoin. Cela crée une base saine où chacun se sent respecté et libre.
Nicolas : Comment voyez-vous l’avenir dans ce type de relation ?
Rahya : L’avenir est une question qui revient souvent. À long terme, certaines femmes peuvent craindre de se voir remplacées par quelqu’un de plus jeune, et je ne fais pas exception. Je me suis parfois demandé si mon compagnon ne finirait pas par préférer une autre femme. Mais avec le temps, j’ai appris à vivre au jour le jour, sans me laisser envahir par ces peurs. Je sais que ce qui compte, c’est ce que nous vivons ensemble maintenant, pas ce que l’avenir pourrait réserver.
Je préfère m’investir dans le présent plutôt que d’anticiper des éventualités qui pourraient ne jamais arriver. Après tout, chaque relation comporte ses risques, et ce n’est pas l’âge qui les réduit ou les augmente.
Avec le temps, j’ai réalisé que vieillir avec un homme plus jeune, ou au moins partager une partie de mon parcours avec lui, est une aventure qui vaut d’être vécue pleinement.
Nicolas : Pour conclure et sur la base de votre récit, j’ai le sentiment que le terme cougar est devenu obsolète et qu’il est temps de porter un regard différent sur notre société, qu’en pensez-vous ?
Rahya : En effet, je crois qu’il faut à présent revoir la façon dont la société perçoit les femmes dans des relations transgénérationnelles. Au lieu de nous voir comme des « cougars » en chasse, il serait plus sain de reconnaître que nous avons simplement choisi de vivre nos désirs sans honte. Si les hommes ont depuis longtemps le droit d’aimer des partenaires bien plus jeunes, pourquoi devrions-nous encore justifier nos choix ? Nous avons aussi nos envies, notre sensualité, et le droit de vivre des relations sans contraintes imposées par l’âge.
Pour moi, il s’agit simplement de suivre mon cœur et mes envies, sans culpabilité ni regrets. Être avec un homme plus jeune est un choix personnel, un choix de liberté. Et si cela me permet de m’épanouir et de vivre des expériences authentiques, alors je ne vois pas pourquoi je devrais m’en priver. Le bonheur ne connaît pas de date de naissance, et l’amour, lui, ne regarde pas l’âge.